Encore un bistrot…
C’est pratique, les bistrots. Le concept dédouane l’aubergiste des obligations de la restauration étriquée, autorise un service olé-olé, des tables serrées et des serviettes en papier, c’est un bistrot, faut pas en demander plus. Ici pourtant, j’ai senti une véritable exigence dans l’ambition. A commencer par le service diligenté par une jeune femme pleine de vitalité et d’allant, heureuse de faire son métier. Du grand rare dans les Alpilles blasées, même si elle n’est pas bien secondée en salle. Bref! Une carte bien calibrée pour répondre aux attentes de l’air du temps, ni trop courte, ni trop longue. Et aussi mes petits agneaux, un menu du midi complet sans choix mais avec verre de vin et café à seulement 18€. Qui s’avère très cuisiné, un peu trop peut-être, voyons plutôt comme dirait Mickey. « Cannelloni de joues de porc »: un gros cannelloni façon nem, mais nem n’était pas vendeur. Farci d’une préparation confite à l’odeur un peu forte, je dirais « de caractère » pour être gentil. Posé sur un lit de salade verte, des oignons rouges marinés. Du cuisiné. 14,5/20.
Ratage parfait pour la « gardianne de taureau, risotto crémeux au cajun ». La viande est cuite correctement, mais le risotto vous dézingue le plaisir. Cumin et paprika avancent avec leurs grands sabots, vous dégomment les repères classiques de la recette. Ça passe ou ça casse. Pour moi: ça casse! 9/20. Rattrapé par le « moelleux au chocolat » efficace dans sa bonté généreuse, pudique et détaché: comme on aime. 15/20. Bon verre de vin et bon café. Pain rustique servi sur sa planche, pratique tendance devenue fréquente en milieu urbain. Malgré la petite dizaine de clients, les plats sont un peu longs à sortir pour un menu sans choix. Mais tout est fait sur place. Consciencieux, le jeune cuisinier vient en salle s’enquérir de la satisfaction du client. Et toujours la lumineuse maitre d’hôtel (Jessica je crois), qui a elle seule donne envie de revenir chaque jour. La grande classe.