Une franchise qui a pris ses quartiers au rez-de-chaussée de l’hôtel Kyriad, sur le port de la Seyne.
Franchise, je ne l’ai compris qu’en mettant le pied dedans. Les codes visuels, l’auto-promo décomplexée et le catalogue des plats ne laissent aucun doute à ce sujet. Sauf que mes petits moineaux du Congo, l’accueil de la petite dame qui semble être la directrice, c’est du tonnerre. Du genre tellement impliquée et cordiale que tu as espoir: bien manger sinon ça te fera mal au cœur d’épingler. J’épingle: c’est pas bon, je suis triste. On retrouve rapidement les travers lourdingues des franchises sans âme: cuisine amorphe à base de produits moins que moyen, optimisation comptable gratte-grammes et donc, gratte-centimes. De mon menu à 18,90€ avec boisson et café, on pourrait retenir le tarif apparemment avantageux. Une illusion d’optique amplifiée par du choix dans la proposition. Pour moi, entrée avec « salade périgourdine » barbouillée de balsamique, le déguisement des assiettes médiocres. Aussi deux croutons, feuilles de salade fraiche, bouts d’œuf, bouts de tomates, lardons calibrés, gésiers confits déchirés, champignons de Paris frais émincés mais noircis par le stockage trop long. Comme le (bon) pain: sec car coupé trop tôt. 12/20.
On peut lire que la pizza est au feu de bois, que la pâte et le coulis de tomates sont « bio ». Alors j’ai pris la pizza « reine »: champignons frais, jambon radin et fin, mozza souple, olives noires dénoyautées les pires du marché, du pneu cartonneux. Pâte très fine, plus pour des questions d’économie que de style. 11/20. Et puis le dessert, calamiteux. Un redoutable étouffe-chrétien, à double-titre puisque quand on le mange, on porte sa croix. Un « moelleux au chocolat » pas moelleux du tout gavé de parfums de synthèse. Une part de gâteau qu’aurait pu faire Tati Danielle pour refiler à 4 heures aux gamins pour qu’ils ne reviennent jamais. 6/20. La direction ne s’étonne pas de l’assiette abandonnée à peine entamée, et est d’accord pour dire que ce « moelleux au chocolat » est mauvais. N’empêche qu’il m’a été servi sans état d’âme. Faut pas gâcher les fonds de tiroir. Sinon c’est gaspillé. Et les clients gaspillés, c’est pas dommage? Pour faire bonne mesure, on me facture le menu affiché 18,50€ à 18,90€. Quand on gratte, on ne gratte pas à moitié. En tous cas, les bons pizzaiolo alentours n’ont pas de soucis à se faire.