On y cultive l’art de recevoir avec une constance qui défie les lois statistiques ayant cours dans le milieu de la tambouille varoise. Régularité et sérieux au quotidien, tarifs adaptés et recettes personnelles. Alors bien sûr au passage, la maison de Luc-Laurent Gramond entraine parfois ricanements, sarcasmes et persiflages proportionnels à la montée en puissance du succès. C’est la loi du genre, la rançon du succès. On serait les premiers à dézinguer la boutique si elle marchait à côté de ses pompes mais voilà: la « marmite de potimarron rôti et reblochon en croute feuilletée » est un plaisir que je conseille à tous. Et même qu’après sa prise de commande, la petite serveuse est venue vers moi un peu gênée pour demander si ça gênait pas de remplacer le potimarron par du butternut! C’est pas un signe de savoir-vivre et de civilité avérée? Bref! J’ai donc « cassé la croute » de cette marmite lutée avec plaisir, siroté son contenu avec délectation. Et saucé. 15/20.

Pas piqué des hannetons non plus question gourmandise la « cuisse de lièvre en civet, jus lié au foie gras ». Cuisse de gibier forcément ferme, la sauce à part taquine en douceur. Rates poêlées, tomates cerises confites, fèves de soja et pois gourmands, le tout présenté avec élégance. 15/20. Service classique et sage, nappages repassés et salle principale répondant aux codes du genre provençal traditionnel avec cheminée. L’été, l’extérieur est très prisé des assoiffés d’UV encore que ya de la place à l’ombre, suffit de demander gentiment lors de la réservation. Alors oui mes frères! Ce « Vieux Pressoir » est peut-être une espèce en voie de disparition avec ses manières bien élevées et ses recettes câlines. En attendant, il permet d’évoluer sans trop de dégâts à travers la nébuleuse contemporaine farcie de pièges d’assiettes en tout genre.