Un bel emplacement en haut du village sur une petite place qui chanteu la provenceu.
C’est là que c’est bien joué. Tu crois flairer la bonne affaire éloignée du port, on ne me la fait pas à moi, j’m’y connais, d’ailleurs la terrasse est pleine, la preuve. C’est ainsi que tu te prends l’appétit dans de la chausse-trappe. Voyons Plutôt. Quoiqu’un peu bousculé par l’affluence, le service au féminin est très agréable et souriant plein phares. Pour vous dire d’emblée: c’est le mieux de l’adresse, et de loin. Faut dire que le reste ne vole pas bien haut non plus.
Mauricette en tenue de travail, chapeau vert et talons-aiguilles pointure 45, se décide pour la formule du midi 15€. C’est qu’elle raffole des « moules marinières ». Ici, de grosses moules qui trempent dans de l’eau salée blanchâtre avec des oignons, un peu de vin blanc peut-être… Rien d’autre, rien, rien ne vient. Ni persil, ni bouquet garni, ni échalote, ni le facultatif céleri que Mauricette apprécie… impressionnant de médiocrité. Comment peut-on baptiser cette sauce « marinière » sans états d’âme? La direction ne goute t’elle donc pas ce qu’elle sert au client? Ah bah non: on n’est pas fou non plus. Et les frites ne sont pas « maison » comme il est indiqué. Fraiches certes, mais non épluchées sur place. 7/20. Le dessert de la dame au chapeau vert est un « cheesecake » maison à potentiel. Seulement le célèbre dessert affiche quelques heures de vol au compteur: un côté est oxydé, jaune foncé. Maquillage avec du coulis-machin et de la chantilly-truc… 12/20.
Devant la carte, je pensais avoir trouvé mon bonheur dans le poisson parmi les spécialités annoncées comme la marmite de la mer (29€) ou la marmite de lotte (32€). Direct sur la « queue de lotte et chips de chorizo, écrasée de pommes de terre, tomates concassées ». L’assiette est jolie, alternant sur sa longueur la purée nature et 5 bouts de lotte gras et durs avec peau: immangeable! Chacun séparé de rondelles de chorizo. Le tout baigne dans une préparation tomatée au naturel pas si mal, mais froide. 8/20. Moment à moitié sauvé par un service épatant qui compense comme il peut. Modèle de restauration optimisé pour remplir la caisse, une machine à coeff’ dénué du moindre talent culinaire pour faire passer la sauce: desserts à 9€, sauf la panacotta à 7€. On voudrait bâcler une cuisine qu’on ne s’y prendrait pas autrement. On voudrait se moquer des clients avec de tels tarifs largement abusifs, on ne s’y prendrait pas autrement non plus. Rions un peu: à la carte des vins on trouve le Côtes de Provence « Grande Cuvée Les Valentines » prénommé… « La Punition ».