Comme une maison aménagée en restaurant, le charme du « chez l’habitant » en pleine ZAC des Bousquets à Cuers.

Autant dire que l’environnement est peu propice au romantisme. Mais au moins ici, vous mangerez très correctement. De là à écrire sur la carte de visite « bistronomique » comme le fond tous les restaurants qui se croient au-dessus de la mêlée, faudrait quand même pas exagérer. Jardin en été et cheminée en hiver. La cheminée ne fonctionne pas aujourd’hui, dommage, ça mériterait. A la 1ere impression, la plus importante, la dame parait sympathique. Ardoise 3 entrées, 4 plats et 4 desserts. Menu complet 18€ avec des suppléments. J’ai horreur des suppléments.

Celui de mon « œuf mollet croustillant » est de 2€. Pas volé: l’œuf est pané, poêlée de champignons ail/persil, feuilles de mâche. Vous mangeriez ça dans un étoilé, vous soupireriez d’aise. Ici, ce sont des chaises de camping en bois pliable et des serviettes en papier. 15/20. Comme je me les pèle un peu à cause de l’absence de chauffage en général, et de feu de cheminée en particulier, je vise le « Parmentier aux deux cochons ». Plat très chaud qui sort du four, ça fait du bien. Dedans le récipient en terre cuite au rez-de-chaussée, bouillie cuisinée d’échine de porc. Dessus, fine couche de boudin, puis couche de purée. L’ensemble est précis, adroit même s’il manque du sel, malin et peu de graisse ajoutée. Souvent chez les cuisiniers qui en font trop, ça plombe. 14,5/20.

Le dessert est un peu décevant. Un « gâteau au chocolat, sorbet mangue ». Il voudrait être mi-cuit mais il l’est trop, cuit. Trop de farine donne un résultat en dessous de mon espoir. Fait penser à ces gâteaux Alsa avec une poudre à mélanger avec de l’eau… 11/20. Le verre de vin rouge vendu 3€ est trop chaud et non bu. Mais la patronne oublie de me le facturer. La morale est sauve! Son cuisinier de mari invisible est adroit, délicat dans la réalisation des plats. Ce qui n’est pas fréquent dans les zones artisanales généralement dévolues au genre steak-frites sans finesse. Dans un air de profond blasement et de toute sa hauteur, madame se contrefout de l’avis des gens, des sites, des guides: « je ne lis pas ces machins-là ». On ne peut pas vraiment lui en vouloir, sinon de mélanger les torchons et les serviettes.